« Le courage, c’est de chercher la vérité et la dire, c’est de ne pas subir la loi du mensonge »
Jean JAURES
Tenu dans un contexte très particulier, celui de la campagne électorale des Présidentielles, où il nous est montré plus souvent l’importance de positionner ses forces, de compter ses « amis » plutôt que de proposer des solutions réalistes, le Conseil municipal du 16 avril 2012 s’est inspiré de ce climat…
Le budget étant à l’ordre du jour, le groupe « Revivre » n’ayant participé à aucune commission préparatoire, nous redoutions une longueur excessive des débats qui aurait eu pour conséquence d’occulter d’autres sujets tout aussi importants inscrits à l’ordre du jour…
Pourtant après presque 3 heures de débat, passé le vote du budget 2012, une fissure présente depuis deux ans au sein de l’équipe de la majorité actuelle a provoqué un malaise palpable au sein du groupe « Tous ensemble ».
Il s’en est suivi un très vif échange verbal entre les membres de ce groupe faisant perdre tout son sens à ce Conseil.
A moins que quelques conseillers aient profité du contexte actuel, surfant sur la vague « MELANCHON », pour annoncer, sans le dire, la naissance d’une troisième constituante dans le groupe majoritaire: le front de gauche ???
Ce conseil laissera des conséquences.
Nous pensons que désormais, il faudra composer avec les communistes, les socialistes et ces derniers venus les mélanchonistes pour faire évoluer notre commune. Mais qui sera le chef de cette coalition ??
Sommes- nous sur une terre des Mille et une nuits où les Isnogood (s) veulent être calife à la place du calife ??
Lallaing n’est pas une propriété privée politique quoiqu’en pensent certains, l’idéologie démagogique de tout bord n’effacera pas le réel économique de notre ville.
Parce qu’il faut le dire, malgré un Conseil Régional, un Conseil général, une majorité à l’Agglomération de communes et une Municipalité tous à Gauche, Lallaing stagne …et qui n’avance pas recule ! Que faut-il pour que cela change ?
Le Conseil :
L’analyse de l’exercice 2011 montre :
Au chapitre du fonctionnement : une poursuite de la maitrise des dépenses qui aboutit à une économie de 637.889€. Cette économie vient s’ajouter à celle réalisée les trois années précédentes soit 1 915 247€.
Au chapitre des investissements : le niveau des dépenses provoque un déficit de 538.657€. Ce déficit est compensé par un prélèvement de même valeur sur les économies de fonctionnement.
Au résultat, la gestion de 2011 se traduit par un bilan positif de 1 376 589€. Cette somme est destinée à faire face aux investissements à venir et plus particulièrement à ceux attachés à l’ANRU en cours.
Objectivement nous ne pouvons pas ignorer ni souligner ce résultat. Pour reprendre une formule scolaire connue de tous : « Bel effort, mais peut mieux faire… ».
Comme d’habitude, nous avons assisté à une réaction convenue du groupe « Revivre » sur la réalité de l’économie laissée par cette équipe en 2008 et sur la paternité des actions menées par la municipalité actuelle…
Les comptes administratifs 2011 ont été validés sauf par le groupe « Revivre ».
Le budget primitif de 2012 :
« Peut mieux faire.. » c’est au niveau du budget prévisionnel de 2012 que tout se joue.
Le budget prévisionnel de 2012 est de 11 139 371€ réparti pour 7 349 487€ à la section de fonctionnement soit 65% du budget et 3 789 884€ à la section d’investissement soit 35 % du budget.
Si ce budget est équilibré en termes de recettes et dépenses, il ne l’est pas par le pourcentage défini. Le pourcentage des dépenses de fonctionnement devrait tendre vers 55% ce qui aurait pour conséquence une augmentation sensible des investissements c'est-à-dire la réalisation d’une nouvelle apparence de la ville.
En reprenant une critique mal formulée par le groupe « Revivre », nous avons fait ressortir la faiblesse du budget communal en le comparant aux statistiques nationales.
Les ratios montrent la pauvreté de la population (niveau d’imposition) et la part importante de la solidarité nationale (60% de plus qu’une ville ayant le même nombre d’habitants).
Au regard de la situation économique du pays, il nous semble très urgent de changer l’orientation du développement de notre ville.
Sur les dépenses de fonctionnement, nous avons relevé l’augmentation des frais de carburant, de l’entretien des véhicules, des frais de relations publiques, du montant des contrats de prestations de services, de la rémunération du personnel.
Les explications fournies par la majorité ne nous ont pas convaincu.
S’agissant du personnel, nous avons été informés que l’ensemble de celui-ci devrait être titularisé pour la fin de cette année ; ce qui explique l’augmentation puisqu’elle est attachée à une revalorisation indiciaire.
Pour la part de prestations de service, il s’agirait de compenser l’absence de personnels handicapés au sein des effectifs municipaux (obligation légale non respectée jusqu’alors) par un recours à des entreprises et ateliers protégés.
Certes, si cette initiative parait louable pour éviter une amende, il reste quand même une question sans réponse: Qui fait quoi ? (au niveau des taches du personnel communal)
Sur les dépenses d’investissements, nous avons souligné la participation communale aux frais de résorption des zones d’ombre Internet qui va concerner les habitants du nord-ouest de Lallaing (lire notre article sur l’ADSL).
Nous avons interrogé la majorité sur les frais de réfection de la toiture de la poste (évalués à 28 000€) alors que cette dernière a été inaugurée en avril/mai 1999.
Une malfaçon dans la pose du toit lors de la construction serait à l’origine de fuites….
Que penser du cabinet maître d’œuvre qui compte également à son actif la salle des sports « Louis LEGRAIN » ainsi que le bâtiment des services techniques ??
Et que dire de la réception de fin de chantier ?
En vérité, il n’y a pas de responsable, la garantie décennale étant dépassée et les élus de « Revivre » n’étant plus aux affaires… pourtant il reste un seul gogo : le rare contribuable lallinois !
Sur un emprunt de 611 000€ relatif à la reconstruction de l’école DUNANT, nous avons reporté nos interrogations au prochain Conseil municipal (1° quinzaine de mai 2012) qui sera consacré à ce sujet.
D’une manière générale, comme il nous a été confirmé en commission des finances que le choix des investissements était politique ; nous avons annoncé à la majorité qu’elle en assumerait, seule, la responsabilité…..
Le budget primitif a été adopté par une grande partie de la majorité.
De notre point de vue, ce budget pouvait être plus volontariste aussi nous nous sommes abstenus, rejoint pour la seconde année par 6 membres du groupe majoritaire, déçus par la gouvernance de Monsieur DANCOINE (cette prévisible défection des 6 conseillers du groupe majoritaire a mis très mal à l’aise les autres membres de ce groupe) ; quant au groupe « Revivre » comme d’habitude, il a voté contre.
Les taux d’imposition :
Pressentant un conseil municipal difficile, en début de séance, Monsieur le maire annonçait le gel des taux d’imposition pour cette année.
Taxe d’habitation 19,60% Foncier bâti 27,47% Foncier non bâti 80,36%
Au moment de la présentation de ces taux, le groupe « Revivre », s’appuyant sur les économies réalisées, demandait une baisse significative de ceux-ci.
Demande immanquablement vouée à l’échec puisque l’orientation des économies réalisées avait été annoncée en faveur des investissements en cours et envisagés à court terme.
Peut-on raisonnablement demander l’amélioration générale de la ville et dans le même temps la baisse des taux d’imposition en ayant une parfaite connaissance des moyens financiers de notre commune ?....
En revanche, nous avons démontré à Monsieur le Maire la duplicité de son langage puisqu’en tout état de cause nous subissons l’augmentation de l’imposition régionale, départementale et de la CAD pourtant à forte majorité de Gauche !!
Pour la CAD, nous lui avons fait remarquer sa participation à l’augmentation de 2 % de la taxe sur le foncier bâti qui sert de référence à la fixation de la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères) qui a également subi une augmentation de 0,63 %
A cet effet, nous lui avons montré la différence de traitement d’une commune identique à la notre (ROOST-WARENDIN) qui place les lallinois devant une injustice fiscale.
En l’occurrence, il est préférable d’habiter dans une commune dite de Droite que dite de Gauche alors que la majorité des communes constituant la CAD est à Gauche.
Comprenne qui pourra !!!
Notre argumentation a ébranlé les convictions de Monsieur DANCOINE qui s’est empressé de nous promettre une baisse des impôts pour 2015 ???......
Qui vivra, verra…….
Aussi, nous nous sommes abstenus au moment du vote.
Subventions aux Associations :
La liberté d’association offerte par la loi dite 1901 semble pour beaucoup, être synonyme de subventions communales. A croire que la Mairie soit une banque donatrice sans intérêt, ni contrepartie.
Une fois de plus les habitudes communales clientélistes sont apparues au cours d’un débat très vif entre les membres du groupe majoritaire qui ne comprenaient pas que des associations crées par des éléments de leur groupe ne figuraient pas à l’inventaire.
Au-delà des arguments développés par les uns et les autres, nous ne prendrons pas parti considérant que ce type de débat ne pouvait trouver de solution au cours du Conseil et surtout qu’il n’y avait pas sa place.
C’est au cours de ces échanges verbaux en total décalage que les 3 conseillers du groupe « Revivre » ont quitté le conseil sans explication.
Nous avons demandé que le Conseil reprenne son cours normal. Monsieur le maire a alors annoncé son intention de changer les conditions d’attributions des subventions, celles-ci seraient désormais soumises à la stricte règle analytique de chaque association.
Depuis 4 ans, notre groupe demande cette application qui se veut garante de transparence.
Prime annuelle du personnel:
C’est la seconde fois que l’autorité préfectorale demande à la Municipalité de justifier la légalité de l’attribution de la prime annuelle qui repose sur un temps de présence.
Il semblerait que cette prime attribuée par « habitude » depuis plusieurs années, ne corresponde pas aux critères définis par la loi du 26 janvier 1984.
L’analyse des éléments de Droit présentés par la Majorité pour faire valider, pour la 3ème fois cette attribution par le conseil, montre que sa légalité est sujette à un nouveau rejet par cette Administration. Aussi, nous avons évoqué de profondes réserves en demandant que la loi (Art 88) soit appliquée au bénéfice du personnel et nous nous sommes opposés au vote considérant le projet soumis comme étant illégal.
Cession à la Société Régionale des Cités Jardins :
Un nouveau projet de lotissements, adossé à la cité du Bois Duriez, rue de Pecquencourt nous a été présenté, 34 logements dont seulement 10 en accession à la propriété.
Nous avons signifié notre opposition à ce projet d’une part parce que le site choisi aurait pu être dédié à une activité économique qui manque cruellement sur notre territoire : un petit complexe Hôtel/restaurant fort utile aux familles visitant les malades au V180, aux participants des régulières compétitions régionales de judo à la salle LEGRAIN, aux futurs visiteurs du site de Germinies et tout naturellement aux usagers de l’autoroute A21.
D’autre part, nous avons également souligné que ce projet s’inscrivait dans la logique du programme de la majorité actuelle, basé essentiellement sur la course à la réalisation d’habitat locatif social.
Outre qu’il accroit une offre de logements sociaux déjà très élevée dans la commune (+ de 80%), il se révèle créateur de dépendance. Laissant peu ou prou la possibilité d’une accession à la propriété donc il engage les habitants vers la dépendance des bailleurs et ce jusqu’à la retraite et au-delà sans avoir la préoccupation de leurs possibilités financières….
Nous aurions préféré que ce projet de lotissement à défaut de création d’emplois soit orienté dans sa totalité vers la jeunesse lallinoise afin de lui permettre de devenir primo accédant à la propriété à des conditions économiques viables.
Les réponses formulées par Monsieur le Maire pour défendre et créer des emplois sur la commune ne nous ont pas convaincu ; il suffit de dialoguer avec les quelques rares forces vives économiques de notre ville : commerçants, artisans, chef d’entreprises… pour en juger.
En revanche, s’agissant des logements, il nous a assurer sa volonté de poursuivre la construction de logements et de favoriser le locatif qui permet à ses yeux de garantir une rotation des locataires, propice au maintien des effectifs scolaires.
A vous de juger et d’apprécier le choix du développement de notre commune….
Le groupe « AGIR » vous assure de la poursuite de ses engagements dans l’intérêt de tous.
Très cordialement.
Christian GRZEMSKI,
Conseiller Municipal